Intentions
Walking Down The Street est une rencontre triangulaire entre la danse, la musique et les images et nous conte les petites histoires de la vie, de nos vies... Partiellement improvisé, Walking Down The Street se montre, se transforme et se joue aussi dans la rencontre avec le public. Le spectacle est dansé, chorégraphié et improvisé, en correspondances avec la musique. La musique est interprétée et improvisée, en correspondances avec la danse. Les deux univers se retrouvent en projections dans les images qui les entourent, elles-mêmes transformées en improvisations. Les univers sont en réalité mis en parfaite jonction par les gestes en interaction de la danseuse et du musicien. Ce qui est donné à voir et à entendre, à vivre avec les artistes est ainsi la correspondance en émotions, en nouvelles propositions visuelles, et en musiques ressenties par le ressenti de la danseuse et du musicien agitateur des univers sonores et visuels.
Ces univers qui se transforment, se lient progressivement par des ponts, puis s’écartent de nouveau pour se rassembler encore.
La trame artistique est guidée par le lien à construire entre des images photographiques et des vidéos, et les chorégraphies mêlées de la danseuse et du Karlax.
Les images passeront de la captation “en live” des danses, passage de la réalité à la projection et à leurs transformations en temps réel et réciproquement, à partir de gestes au Karlax.
C’est l’idée de fractalisation qui construira notamment le lien entre les captations vidéo de la danseuse, faites-en temps réel et déplacées sur les écrans, déconstruites et reconstruites, et l’univers sonore qui accompagnera ces images. Un des intérêts de la fractalisation d’un objet est que dans un espace fini ▸ l’écran, la surface de l’objet fractalisé est considérablement augmentée par rapport à celle de l’objet initial, permettant de dépasser les surfaces d’échanges avec le milieu extérieur : la scène, le spectateur, Lina Rahal et Jean-Marie Colin, dans une succession d’images dont certaines sont “prises en main” par le Karlax qui par son mouvement envoie “la prise” dans les écrans, la déplace, la transforme, dans un espace de projection à trois faces.
Le mouvement est comme arrêté dans le temps, arrêt sur image, sorte de “stop motion” déconstruit, alors qu’en réalité le mouvement se poursuit, la danse avec son propre reflet, miroir déformant et vivant.
L’éclatement en tant que propos artistique se traduit aussi dans le style chorégraphique, promenade à travers les expressions, passant du Hip-Hop à des allusions au classique et au contemporain.
L’urbanité envahit en définitive tous les espaces dans lesquels se côtoient les corps du musicien et de la danseuse, étroitement liés pour le temps du spectacle, par l’enchantement de la technologie.
Comment raconter cette histoire ?
Intentions scénographiques
Le spectacle est un dialogue visuel et sonore entre une danseuse et un musicien gestuel. Jean-Marie Colin utilise un Karlax qui lui permet de manipuler en temps réel, par le geste, les univers sonores et visuels, et leurs transformations. Les images sont des projections d’images photographiques et de vidéos de la danseuse qui occupe l’espace scénique, dont certaines captées en temps réel. L’espace sonore est un monde de sons concrets et de séquences de synthèse elles- mêmes créées et manipulées en temps réel par le même Karlax.
Jouant sur l’illusion du passage entre le réel et le virtuel, le duo devient à certains moments un trio, un quatuor etc. Les personnages voyagent entre le plateau et les écrans transforment et se mélangent, créant des avatars poétiques.
Les mêmes transformations sont générées dans l’univers sonore.
Le dispositif utilise un système à 3 écrans, le public étant installé en frontal. Possibilité de projection sur un seul écran divisé.
Une immersion sonore par la disposition de couronne de haut-parleurs autour du public ▸ et éventuellement au plafond ▸ est prévue et le cas échéant permettra de simuler un dispositif ambisonique. Les déplacements sonores sont eux-mêmes pilotés par le Karlax.
Des versions plus légères seront proposées
- 1 à 3 écrans limités au cadre de scène, public en disposition frontale, avec néanmoins possibilité ou pas d’installation d’une petite couronne de Haut-Parleurs autour du public
Recherche et développements
Le spectacle sera entièrement géré informatiquement par le logiciel Ossia-score développé au SCRIME depuis plusieurs années. Ossia-score permet notamment un pilotage totalement interactif du scénario du spectacle via le Karlax, outil de commandes visuelles et sonores manipulé par Jean-Marie Colin.
Cependant plusieurs spécificités de Walking Down The Street demandent des développements et une recherche spécifique qui portent à la fois sur la partie sonore et sur la partie visuelle.
Production et immersion sonores
Le scénario du déroulé sonore, créé sous Ossia score, consistera en séquences écrites et improvisées jouées au Karlax, utilisant un matériau de synthèse et des fichiers son préenregistrés et manipulés en temps réel.
La spatialisation sera à la fois en partie automatisée mais aussi dirigée grâce à la centrale inertielle du Karlax en synchronisation avec les déplacements d’images sur les écrans.
L’interface entre le Karlax et Ossia score a été développée, par réception de signaux MIDI, lors du précédent spectacle de Jean-Marie Colin : Solo.K. Il est éventuellement envisagé, pour Walking Down The Street, pour des raisons techniques, de passer cette interface sous protocole OSC.
S’agissant de la spatialisation, le procédé utilisé sera celui d’ores et déjà développé au SCRIME par Thibaud Keller, lors des recherches menées dans le Dôme3D, fonctionnant avec Mosca développé sous l’environnement SuperCollider.
Ce système est d’ores et déjà gérable via Ossia score
Production et transformations visuelles
La production visuelle reposera sur plusieurs sources utilisées simultanément :
- Une projection de séries photographiques et de vidéos, transformées en temps réel via le Karlax. La dernière version de Ossia score devrait permettre de traiter les images et leurs transformations directement dans le logiciel, alors qu’il avait été nécessaire, pour Solo.K, de recourir à un logiciel tiers, à savoir Inscore développé au GRAME par Dominique Fober et adapté spécialement pour le projet.
- Pour les vidéos, une intégration de modules créés sous OpenFrameworks dans Ossia score et en cours de développement.
- La partie captation et transformation en temps réel fait l’objet d’une recherche spécifique actuellement entamée par Bernard Serpette, chercheur à l’INRIA, associé au SCRIME.
Lina Rahal et de son « transport » et de son déplacement en incrustation dans les images projetées sur les écrans. Plusieurs défis technologiques sont à surmonter : faire abstraction du fond et ne capter que l’image de la danseuse alors qu’elle est en mouvement, incruster cette image en mouvement dans un décor lui-même fait d’images transformées en temps réel, « boucler » certaines séquences dansées et les reproduire en les transformant le cas échéant. L’ensemble de ces manipulations doit être piloté par le Karlax qui dispose d’un grand nombre de commandes mais devra gérer simultanément un grand nombre de paramètres.
- Les captations visuelles reposeront sur l’utilisation d’une caméra Kinect qui permet d’isoler spatialement les objets d’intérêt : la danseuse et le musicien. Ces objets sont abstraits et convertis en des objets mathématiques plus simples (fonctions paramétriques) qui sont transmis à une application spécifiquement développées notamment par Bernard Serpette. Par ailleurs, cette même caméra permet un rendu en 3D, la capacité de réglage fin de l’espace de détection ▸ largeur et profondeur, et la possibilité de simuler une rotation de la caméra autour du personnage capté. Les images Kinect seront également incrustées dans les images projetées.
- Enfin, l’ensemble de ces calculs simultanés doit être économe en puissance de CPU, l’équipe ne disposant que de machines certes hautement calibrées mais limitées.
Manipulation du Karlax
La manipulation du Karlax devra être organisée de manière à permettre une mémorisation la plus rationnelle possible, en préservant l’espace de liberté indispensable au caractère improvisé du spectacle. La difficulté de manipulation de l’instrument tient au fait que chaque séquence correspond à une nouvelle configuration. D’une séquence à l’autre, les commandes du Karlax peuvent/doivent avoir des affectations différentes.
Résidences 2021
Du 29 au 31 janvier
Du 10 au 14 mars
Du 21 au 24 mai
Du 27 juin au 3 juillet
Du 16 au 21 août
Du 7 au 9 septembre
Du 11 au 13 septembre
Du 25 et 26 septembre
Du 6 au 11 octobre
Du 24 au 25 octobre