Anne-Charlotte Finel, artiste vidéaste et Natalie Bonneton, spécialiste en océanographie physique partagent une passion : les eaux, et en particulier les surfaces libres. Toutes deux vont se rencontrer, se questionner, partager leur expérience et faire le pari de la conversation. Elles vont expérimenter ensemble le phénomène de ressaut de marée. A l'issue de la résidence, accompagnées du musicien Luc Kheradmand, elles invitent le public à s’interroger sur ce phénomène naturel et à appréhender de manière sonore et visuelle celui-ci.
Le phénomène naturel sur lequel le binôme artiste-chercheuse porte son regard est celui du ressaut de marée. Ce train de vagues mystérieuses, généré par la marée, se forme dans beaucoup d’estuaires à travers le monde. Il est présent dans la Garonne. En remontant le fleuve lors de la marée montante, l’onde de marée se déforme. Cette transformation progressive va conduire à la formation d’un ressaut (montée brusque du niveau de l’eau) au début de la marée montante. L’intensité de ce ressaut va augmenter dans les zones peu profondes du fleuve. Sur la Garonne, les conditions optimales pour le créer sont réunies en amont de Bordeaux au niveau des rives d’Arcins. Il remonte alors le fleuve et atteint son amplitude maximale à Podensac.
L’équipe scientifique a montré que ce phénomène, contrairement à ce qui était communément admis, se formait dans la Garonne pour une large majorité de marée.
Lorsque le phénomène est très énergétique, il est appelé « mascaret » et fait le bonheur des surfeurs.
L’artiste a toujours travaillé dans un interstice permanent (aube-crépuscule, ville-campagne). Elle s’intéresse au ressaut de marée, comme phénomène de l’entre-deux : entre fleuve et océan.
Une installation sonore et vidéo permettra d’interroger ce phénomène à la fois fascinant, dynamique, visible et non visible, bruyant ou silencieux. Il surgit localement dans la Garonne mais sa formation résulte d’une progressive transformation de l’onde marée tout le long de l’estuaire de la Gironde.
Cette installation immersive vous est proposée comme un voyage sonore et visuel pour construire votre propre regard à partir de ceux singuliers puis communs de l’artiste et de la scientifique. Le travail sonore est réalisé en collaboration avec le musicien Luc Kheradmand.
Ce projet de recherche est mené dans le cadre d’une résidence croisée entre l’université de Bordeaux et le Frac Nouvelle-Aquitaine MECA. Une première restitution de cette recherche sera présentée au Frac Nouvelle-Aquitaine MECA pendant le festival.